Votre regard s'attarde sur les rues de Zünara alors que vous manœuvrez sans peine la barque volante d'Ogotaï... Le voile noir qui obscurcissais le regard des chaams de la garde noir disparaît, en même temps que le pouvoir du dieu venu d'ailleurs sur son peuple... et vous espérez que ce peuple puisse retrouvez la paix désormais.
Bientôt, la forme de la pyramide disparaît dans le lointain, et vous ne tardez pas à parcourir le chemin du retour, survolant les territoires interdits au sein desquels vous avaient tant souffrir.
Evila de Dreux n'est plus que l'ombre d'elle même, ses yeux larmoyants noyés dans le flot de ces paupières grisâtres et ridées...
Regagnant le village des Xin'jins, vous êtes fêtés en héros. Les femmes se précipitent vers vous pour prendre vos mains et vous remercier, et les hommes s'inclinent bien plus bas que lors de votre arrivée.
Le premier régent Varïai vous annonce le décès du dieu Tanatloc, mais vous aviez déjà connaissance de ce fait. Puis arrive le moment des retrouvailles avec vos disparus. Anatole est très content de son séjour, et le jeune Lorenzo vous raconte comme il a pu sentir votre détresse dans la forêt, et comme Tanatloc l'a aidé a utiliser ses pouvoirs pour vous sauver. De toute évidence, les Xin'jins se sont montrés des hôtes d'une extrême courtoisie et les « prisonniers » ont étés très bien traités.
Le premier régent vous informe alors que dans deux nuits, le peuple Xin'jins rendra hommage à Tanatloc, en livrant sa dépouille divine aux flammes sacrées. Mais dans l'immédiat, il vous informe aussi que le Dieu a laissé quelque chose pour vous...
Dans la chambre à présent vide de Tanatloc, vous trouvez une coupe dans laquelle repose un liquide rouge et épais.
Comprenant rapidement qu'il s'agit du sang du dieu disparu, vous portez quelques gouttes à vos lèvres. Immédiatement, votre vision ce brouille, et le visage de Tanatloc apparaît au centre de la pièce tel un reflet à la surface de l'eau... Le visage profondément bienveillant du dieu disparu s'adresse à vous
Amis étrangers...
Si vous me voyez aujourd'hui, c'est que vous avez gouté mon sang et donc que j'aurais disparu.
Mais je me devais de laisser la vérité derrière moi, surtout à vous autres qui avez tout risqué pour sauver le pays Khän.
Comme vous l'avez certainement compris désormais, je ne suis pas un dieu. J'ai certains pouvoirs c'est vrai, comme Ogotaï en détenait lui même, mais je ne suis qu'un homme... ou presque...
Cette histoire remonte à bien avant la naissance du pays Khän, et l'installation des tribus Xin'jins et Chaams sur ces terres...
C'est l'histoire d'un homme, un étranger à la peau sombre et aux yeux couleurs du lilas, qui c'était rendu bien loin de chez lui pour rencontrer la sagesse. Pendant des années il parcouru le monde, en vain.
Puis un jour, dans un lointain pays, il finit par trouver ce qu'il était venu chercher. Aux carrefours des cascades, un vieux sage lui révéla la véritablement nature du monde.
Il lui dit qu'on l'appelait « Xue », et que cela signifiait «celui qui voit ». Il enseigna à l'homme à la peau sombre son savoir, et lui transmis un pouvoir exceptionnel ainsi qu'une mission...
Xue lui dit que ce pouvoir pourrait être le salut du monde, mais qu'il pourrait tout aussi bien s'avérer sa perte...
Il enseigna à l'homme comment garder le pouvoir en lui afin qu'il en devienne le porteur... et alors ce dernier fut prés à rentrer dans son pays. Mais avant de quitter le carrefour des cascades, Xue le mit en garde en ces termes :
« Prend garde, le pouvoir que je t'ai confié ce nourriras de ton obscurité. Sans relâche, il creusera en toi, jusqu'à exacerber toute trâce de colère, de ressentiment et de haine... Si il parviens, il te détruiras... tu devras abandonner ta part d'ombre, à tout jamais...ou tu deviendras ombre... à tout jamais... »
Touché par l'avertissement de Xue, l'étranger pris la route. Il traversa nombre de régions sauvages et de pays inconnus. Puis un jour sur le chemin du retour, il traversa une immense forêt. Il compris vite, que nul homme ne vivait dans ce vierge et petit pays.
Intrigué, il s'enfonça au cœur de la foret. Là, il trouva un très ancien monument, au sommet duquel se trouvait une stèle et un très vieux casque. Il compris qu'il s'agissait là d'un vieil autel du peuple esprit des Quey'jin, dédié à un de leur dieu guerrier d'autrefois.
Sachant cet endroit abandonné de tous, l'étranger pratiqua un étrange rituel que lui avait enseigné Xue... Il extirpa de lui toute la part de noirceur qui l'habité. Depuis longtemps, il vivait avec ce mal et savait ce qui en était la cause. Sa compagne, de sa race avait été assassiné depuis longtemps, mais la douleur de cette perte, et l'impunité de son assassin avait toujours tourmenté l'étranger. Tourmenté si fort que certaines nuits, son sang rugissait vengeance...
Alors, l'étranger enferma dans le casque Quei'jin toute sa frustration, sa douleur et sa colère d'avoir tant aimé, et perdu cette femme... Il laissa également sur place, le dernier souvenir horrible de sa mort, une lettre qu'elle avait écrite juste avant son assassinat. Cela lui couta, mais il savait que conserver toute cette douleur, cette tristesse et cette haine nourrirait le pouvoir qui l'habitait, et que ce dernier s'en servirais contre lui...
L'étranger quitta la forêt, non sans avoir scellé de sa puissante magie cette part de lui même au fin fond de la stèle...
Toutefois, il savait qu'un jour, des hommes peupleraient sans doute ce pays, et que peut être les émotions qu'il avait enfermé menaceraient ces gens. Il décida de laisser derrière lui, quelque chose pour protéger le pays...
Plus au sud, au sein du désert de pierre il rencontra un viel ermite, venu de bien plus à l'ouest et qui avait fuit une grande ville pour venir s'isoler dans cet endroit afin de trouver la paix.
L'étranger et l'ermite discutèrent, et chacun fut impressionné par la sagesse et le savoir de l'autre. L'étranger lui dit qu'il s'appelait Albriel, et qu'il était chargé d'une très importante mission, et qu'il avait une proposition à lui faire...
L'ermite écouta Albriel, qui lui raconta son voyage, et lui révéla ce qu'il avait laissé plus au nord dans la forêt. Il lui dit, qu'il avait besoin de lui, pour veiller quand il serait partit... car si il lui arrivait malheur, l'obscurité ce réveillerait... même si cela devait prendre plusieurs siécles.
Le viel ermite s'étonna : « Mais alors, Albriel, quest-ce qu'un viel ermite qui ne vivra pas plus de dix printemps peut donc faire ? »
Alors Albriel lui répondit : « Si tu accepte de m'aider, et me promet d'agir pour protéger un jour les hommes qui vivront ici de ce que j'ai laissé, je te donnerai quelques gouttes de mon sang, qui te permetteront de vivres pendant très longtemps, et te conférerons la puissance de protéger les hommes. Je laisserai en toi, une partie de mon pouvoir. Pour eux, tu seras Tanatloc, celui qui veut la paix »
L'ermite, honoré accepta, et but au sang d'Albriel devenant ainsi ce que fit de moi ce que vous autres de votre race appelait une goule... Mais une goule aux pouvoirs considérables.
Lorsque la vie d'Albriel s'acheva, le conglomérat d'amour, de tristesse et de haine qui avait été scéllé dans le casque se reveilla, et devint une entité... c'est ainsi qu'Ogotaï naquit au fin fond de la forêt...
La suite vous la connaissez, Ogotaï inconscient de sa véritable nature et ne pouvant qu'haïr se fit adorer tel un dieu par les Chaams...
Quand à moi, comme je l'avais promis à Albriel, j'intervins pour guider le peuple Xin'jin pour résister face à Ogotaï...
C'est pour cette raison, que j'ai demandé à Variay de recruter des mercenaires étrangers pour éliminer Ogotaï, car je savais que nul être du pays Khän ne pourrait ce départir du sentiment de crainte divine que ce dernier inspiré. Toutefois, mon cœur c'est serré lorsque je vous ait vue, et que j'ai compris que le propre descendant d'Albriel était parmi vous...
Je suis désolé Sabriel... sans le savoir, je vous ait envoyé assassiner une partie de votre ancêtre... Les dieux, si ils existent, son décidément bien cruel...
Aujourd'hui, au crépuscule de ma vie, alors que le sang d'Albriel c'est presque tari en moi, et que l'âge me rattrape, je part le cœur serein, car j'ai accomplis ma mission...
Je vous souhaite à tous une longue vie, heureuse et libérée de toute obscurité...
Alors que la vision se brouille et disparaît de la pièce, vous surprenez une discrète larme de sang qui s'écoule de l'œil de Sabriel...